Une notion simple et pourtant…
Le confort et l’amélioration de la qualité de vie que procure la stabilisation des prothèses complètes implanto-portées n’est plus un mythe. En 2011, nos patients sont de mieux en mieux informés et nombreux sont ceux qui se présentent à nos bureaux avec des besoins et des idées de traitement déjà bien étudiés. Malgré la perspective de regagner une fonction masticatoire décente ainsi qu’une santé accrue, le traumatisme de la chirurgie implantaire laisse plusieurs patients perplexes. Entre autres, combien sont ceux qui se de mandent s’ils pourront porter leur prothèse pendant la période de guérison ? On imagine bien que l’idée de ne pas porter de prothèse pendant un délai de 2 à 4 mois ne ferait plaisir à personne. Heureusement, nos patients n’ont pas à subir cet inconvénient puisque dès la pose des implants, ceux-ci peuvent repartir en souriant à belles dents, à condition de prendre les précautions nécessaires et d’effectuer un conditionneur de tissus immédiatement suite à la chirurgie. Dans un monde idéal, le professionnel en charge de la pose des implants de votre patient sera en mesure d’effectuer le premier conditionneur et par la suite, le denturologiste traitant s’assurera de refaire celui-ci au besoin dans les semaines sui vantes. La mise en place d’un conditionneur postopératoire est une étape fort simple mais si certains détails ne sont pas observés, il peut devenir une arme à double tranchant…
Les matériaux de choix
Le choix d’un matériel de conditionneur post-opératoire varie selon les praticiens. Que vous utilisiez du Visco Gel, du Tempo (blanc ou rose), du Voco UFI Soft ou du Tru Soft, l’important est que le matériel utilisé soit souple et délicat pour les tissus en voie de guérison. Le Visco Gel est sans doute le matériel qui conserve le plus longtemps ses propriétés élastiques et souples mais plusieurs trouvent ce matériel capricieux à manipuler. Le Tempo est un matériel intéressant mais devient plus rigide que le précédent et n’est polissable que quelques jours suivant la mise en bouche. L’important : maîtrisez le matériel que vous utlisez et ne négligez pas les détails.
Prendre le temps nécessaire
Un conditionneur mal fait peut occasionner beaucoup d’inconfort à vos patients. Ceux ci tentent de se remettre d’une intervention chirurgicale importante et ils ne devraient pas avoir à se préoccuper de rebords coupants ou d’excès grossiers qui irritent la langue. Pire encore, des excès mal supervisés peuvent contribuer à l’ouverture des lignes d’incision. L’illustration ci-contre illustre bien une situation inacceptable qui aurait facilement pu être évitée par un souci du détail. Vos patients vous en seront reconnaissants.
Comment éviter le pire
Si vous utilisez du Visco Gel, vous ne rencontrerez sans doute pas de patients qui se plaignent de rebords coupants puisque ce matériel reste malléable pendant une longue période. Le moulage des tissus se prolonge pendant quelques jours suivant la chirurgie. Encore faut-il maîtriser le temps de prise et donner un délai suffisant au matériel afin qu’il effectue un bon moulage périphérique avant de le retirer de la bouche. Pour les amateurs de Tempo, prenez le temps
de dégrossir les excès. Ceux-ci s’élimi neront parfaitement avec une fraise grossière sur le moteur de laboratoire ou encore sur la pièce à main. Après quelques jours, un certain polissage du matériel est aussi possible. Les patients le méritent.
Les patients tentent de récupérer d’une intervention chirurgicale; ils ne devraient pas avoir à se soucier de rebords coupants ou d’excès grossiers…
Immédiatement après la chirurgie, il est important que le professionnel responsable élimine les excès qui peuvent descendre le long du collet des implants ou autour des sutures : un petit ciseau bien affûté fera des merveilles.
Manque de supervision post-opératoire
Non seulement les conditionneurs postopératoires permettent au patient de regagner du confort pendant la période de guérison, ces visites vous permettent aussi d’assurer le suivi du patient, de réviser au besoin les techniques d’hygiène et de les corriger le cas échéant. Les bonnes habitudes d’entretien doivent être inculquées dès le début du traitement. Faute de le faire, cela pourrait mener à des situations désa gréables et inconfortables, telles que la prolifération bactérienne ou encore le déve loppement de champignons.
Conclusion
La chirurgie implantaire entraîne chez la plupart des patients un certain degré d’inconfort post-opératoire qui peut varier selon le seuil de tolérance de chacun. Le souci du détail en ce qui concerne le conditionneur de tissus post-chirurgical est une façon simple d’aider les patients à tolérer la période de récupération initiale du mieux possible. Nos patients sont pré cieux : prenons le temps de leur offrir le confort qu’ils méritent!